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16
Déc
La race “pas de cou”.
Que se passe-t-il avec votre cou lorsque vous roulez à bicyclette?
La vitesse. Le vent qui siffle dans les oreilles, témoin statique de notre engouement à nous essouffler.
C’est pour une bonne cause: celle d’améliorer notre système de transport de l’oxygène. Système complexe et interne composé d’une double éponge distributrice d’oxygène, d’une pompe cardiaque et de vaisseaux sanguins.
Il y a plusieurs moyens pour y arriver. Je vais vous entretenir de l’un d’eux.
Je reviens donc d’une randonnée installée à cheval entre deux roues. Les mains arrimées sur des poignées, les pieds poussant frénétiquement et alternativement sur des pédales et le postérieur se dandinant sur un “presque siège”. L’assise inconfortable renvoyant à la nécessité incessante d’activer ses jambes sans entrave, bref de reproduire une improbable sensation d’apesanteur, que vos ischions (os des fesses) ne manquent pas de vous rappeler.
Je roule ainsi sur le bitume sinueux qui parcourt le petit boisé près de chez moi; mini route pour les adeptes de l’essoufflement thérapeutique. Les poignées non recourbées de mon compagnon métallique me permettent de maintenir le tronc somme toute assez droit; c’est-à-dire à la verticale ou presque. Pas très aérodynamique, j’en conviens. Mais je ne cours pas après la performance, seulement après mon souffle. D’ailleurs, c’est le but: m’essouffler. Et puis, avec le canasson balourd qui me porte, je serais bien en peine de vouloir briser quelques records que ce soit. Autant filer sur les pistes de Bleu Bonnets montée sur un percheron!
Justement, un détail me frappe. Voyant défiler toute une gamme de cyclistes, un constat se précise.
On dirait que plus l’équipement parait à la fine pointe de la technologie, moins son propriétaire semble disposer d’un cou…
Recherche d’aérodynamisme oblige direz-vous: le casque outrageusement allongé à l’arrière en témoigne. Sa pointe dompte le courant d’air afin qu’il ne nuise pas à la performance du protagoniste. Elle l’enfile sur son dos comme l’eau ruisselant sur celui d’un canard.
Tout de même, je persiste à dire que la longueur du cou du cycliste semble inversement proportionnelle à son expertise ou à son aptitude à performer.
Il n’empêche que la nécessité déclenche les mutations génétiques. Je crois que nous verrons apparaître sous peu une nouvelle race d’humain: une race pas de cou!
C’est tout l’inverse de la FlexyMarche dans laquelle nous cherchons à allonger le cou.
Cela procure une délicieuse sensation de légèreté et de détente des épaules ainsi que celle du haut du dos. Je ne suis pas certaine que ce soit le cas après une randonnée à bicyclette…
Alors, ne cherchez pas à faire disparaître votre cou pour profitez sainement de vos randonnées à bicyclette !
Martine